CHEIKH Myriam Chiraz T°ES2

Sujet : La conscience que j’ai de moi-même épuise-t-elle ce que je suis ?

« L’homme est conscience de soi ». Par ces mots, Alexandre Kojève, dans sa lecture de l’œuvre hégélienne, veut nous faire comprendre que l’homme se définit par la conscience qu’il a de lui-même et que c’est en ce point qu’il se distingue de l’animal. Cela signifie que l’être humain va au-delà d’une simple connaissance spontanée liée à son affectivité et son intuition mais il parvient à accéder au stade du moi, celui du sujet pensant. Ainsi l’homme saisit sa propre personne pour objet et ainsi acquiert une certaine connaissance de ses états et de ses actes. C’est sur la valeur de la connaissance apportée par la conscience de soi que porte le sujet. Nous sommes amenés à nous demander si la conscience que nous avons de nous-mêmes nous permet de tout savoir sur ce que nous sommes. Sommes-nous capables de tirer tout ce que notre conscience habite d’un sentiment intérieur ? En d’autres termes : la conscience que j’ai de moi-même épuise-t-elle ce que je suis ? La conscience désigne la connaissance plus ou moins claire que chacun possède immédiatement de son existence, de ses états (affections, représentations), de ses actions et du monde extérieur. La conscience est dite spontanée ou directe si elle est intentionnelle, c’est-à-dire portée vers l’objet auquel on fait attention à un moment particulier. Elle est réfléchie au sens où elle donne à l’homme la capacité de revenir sur ce qu’il pense, ce qu’il vit, sent ou fait ; l’individu porte alors attention à l’état de conscience lui-même. Enfin, elle est dite psychique lorsqu’elle rend le sujet capable de percevoir sa propre activité psychique et d’en revenir comme saisi de lui-même. Avant René Descartes, le terme de conscience était généralement lié à l’action et entendu dans le sens de conscience morale désignant ce retour sur soi par lequel nous savons que nous agissons, en même temps que nous portons