La conscience selon alain
“Les animaux, autant que l’on peut deviner, n’ont point de passions. Un animal mord ou s’enfuit selon l’occasion; je ne dirai pas qu’il connaît la colère ou la peur, car rien ne laisse, soupçonner qu’il veuille résister à l’une ou à l’autre, ni qu’il se sente vaincu par l’une ou par l’autre. Or c’est aussi pour la même raison que je suppose qu’il n’a point conscience. Remarquez que ce qui se fait par l’homme sans hésitation, sans doute de soi, sans blâme de soi, est aussi sans conscience. Conscience suppose arrêt, scrupule, division ou conflit entre soi et soi. Il arrive que, dans les terreurs paniques, l’homme est emporté comme une chose. Sans hésitation, sans délibération, sans égard d’aucune sorte. Il ne sait plus alors ce qu’il fait. Mais observez les actions habituelles tant qu’elles ne rencontrent point d’obstacles, nous ne savons pas non plus ce que nous faisons. Le réveil vient toujours avec le doute; il ne s’en sépare point. De même celui qui suit la passion n’a point de passion. La colère, le désir, la peur, ne sont plus alors que des mouvements”. Alain
Nous sommes ici confrontés à un texte du philosophe français Alain, de son vrai nom « Emile Chartier », né en Normandie le 3 mars 1868 et décédé dans les Yvelines le 2 juin 1951. Son texte nous propose une réflexion sur la conscience. En effet, Alain nous explique le rapport logique entre la passion et la conscience, dont il est question chez les animaux et les humains. Tout au long du texte, le philosophe met ses propos en œuvre dans le but de nous démontrer qu’il ne peut point y avoir de passion sans conscience. En premier lieu, il nous donne un exemple assez concret illustrant le fait que les animaux n’ont point de passion et donc point de conscience. Il fait ensuite un parallèle avec l’homme en expliquant ce qu’il en est pour lui à ce sujet. Ces arguments nous amènent