La conscience
1. La conscience comme vigilance psychique
Tout d'abord, conscience signifie vigilance psychique, c'est-à-dire éveil et attention. En ce sens, elle n'est pas exclusivement réservée à l'être humain, la plupart des animaux manifestent au cours d'une même journée différents degrés de vigilance, allant du sommeil le plus profond à l'état de veille le plus intense. L'augmentation de la vigilance a des répercussions mesurables sur la qualité du comportement. La conscience, dans cette perspective, est une propriété du cerveau : elle semble inséparable d'une réalité matérielle, celle dont se préoccupent la médecine et la biologie.
Cette activité spontanée est propre aux êtres vivants. Elle conditionne la perception des objets et situations, elle assure l'adaptation au monde extérieur et elle détermine l'efficacité des gestes ou des choix, qu'il s'agisse de gestes instinctifs ou de choix intelligents.
2. La conscience comme réflexion sur soi
La conscience, en un second sens, signifie la réflexion sur soi, qui caractérise le sujet humain doté de pensée. C'est le philosophe français Descartes (1596-1650) qui formule cette idée lorsqu'il déclare qu'« avoir conscience, c'est penser et réfléchir sur la pensée qu'on a » (Entretien avec Burman). Dans cette perspective, l'homme, grâce à la pensée et à la puissance de réflexion, montre sa supériorité spirituelle sur l'animal.
La culture occidentale sera profondément marquée par cette conception à laquelle tous les philosophes des siècles suivants se réfèreront. Le philosophe allemand Kant (1724-1804) soutiendra ainsi que cette puissance de réflexion, propre au sujet pensant, élève l'homme « infiniment » au-dessus de tous les autres êtres vivants (Anthropologie du point de vue pragmatique).
3. La conscience comme sens moral
L'acception de la conscience comme sens moral, en usage dans