La conscience
On peut donc distinguer le moi empirique et le sujet transcendantal. Le sujet transcendantal ne peut pas être connu, car il est ce qui connaît toute chose, il est la condition de toute connaissance. De même l'œil ne peut être vu car il est la condition de la vision. Le mètre-étalon (barre métallique stockée à Paris et qui définit le mètre) ne peut être mesuré car il est la condition de toute mesure. Etc.
Pour exprimer cette idée, Wittgenstein disait que « le sujet n'est pas une partie du monde, mais seulement une limite du monde ». Rien dans le champ visuel ne dit qu'il doit être vu par un œil. L'œil n'apparaît pas quelque part dans le champ visuel. Bref, je ne me vois pas moi-même dans le monde, comme une partie du monde. Si je suis « quelque part » dans mon champ visuel, c'est autour, à la limite, comme l'illustre ce dessin de Ernst Mach (1838-1916) :Mach disait : « le moi est insauvable ». Le moi est un mythe, une abstraction, il n'existe pas vraiment. Voilà donc ce qu'est la conscience, le sujet transcendantal : une abstraction, une condition logique de la connaissance, mais qui est difficile à saisir. Le « point de vue », peut-être. Le point de vue ne peut être vu. On ne peut que l'être. De l'« intérieur ».
La conscience est-elle le propre de l'homme ?
Pas facile à dire.
En deux mots :
Il est vrai que nous n'avons pas tout à fait les mêmes devoirs envers les animaux qu'envers les hommes. Est-ce un signe de racisme, ou plutôt de spécisme, c'est-à-dire de solidarité entre membres d'une même espèce ? Ou est-ce