La construction d'un problème public, hassenteufel p
Texte 1
Hassenteufel P., « Le processus de mise sur agenda : sélection et construction des problèmes publics »
« La notion de « problème public » – quoique intuitivement compréhensible – n’est pas simple à définir : elle n’est ni stabilisée ni utilisée souvent telle quelle dans la littérature ; de plus, un problème public est loin d’être un fait objectif, mais plutôt le produit d’un processus de problématisation. » telle est la définition que fait Elisabeth Sheppard d’un problème public. Un problème public est donc une notion quelque peu abstraite, une conception politique d’un problème de société parmi une multitudes d’autres problèmes. Mais alors, comment une question devient-elle un sujet de préoccupation politique donnant lieu à la mise en place d’actions publiques pour résoudre ce qui est appelé un problème public ? C’est la question à laquelle répond Patrick Hassenteufel dans cet extrait « Les processus de mise sur agenda : sélection et construction des problèmes publics » tiré de Informations sociales (2010). Il rend compte dans un premier temps des processus de sélection des problèmes, puis la construction même des problèmes publics avant d’expliquer les mises sur agenda « silencieuses et contraintes ».
I. La sélection des problèmes
Avant de choisir des mesures de politiques publiques, les autorités publiques choisissent de traiter des problèmes en particuliers et – par la même – en écartent d’autres. Il existe de nombreux obstacles faisant barrage à la publicisation d’un problème du fait de la résistance ou de l’oppositions à la prise en compte d’un enjeu mais aussi du fait de la surabondance des problèmes construits comme publics. Ces derniers doivent lutter pour entrer et rester sur l’agenda public[1].
1. Trois dynamiques participant à la publicisation d’un problème
1. La mobilisation