La contrefaçon made in china
La contrefaçon « Made in China »
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Auteur: Nadège Guénec
Université Paris-Est Marne la Vallée, Laboratoire S3IS DESS Ingénierie de l’Intelligence Economique
« Veille magazine », Avril 2004 Article référrencé par l’ INIST-CNRS. Cote INIST : 27722, 35400013302386.0050.
Les considérations courantes, soutenues par les articles de presse exhibant les saisies douanières considérables de faux en provenance de Chine, font de la contrefaçon le danger absolu des sociétés modernes. Ne nous empressons pas de tirer les conclusions habituelles quant à l’implication des réseaux mafieux dans le phénomène de la contrefaçon. Ces réseaux se sont effectivement engouffrés dans cette activité bien juteuse financièrement et peu risquée sur le plan pénal mais ils ne constituent cependant que la partie visible (dans la presse) de l’iceberg. Si les saisies douanières de l’union européenne portent la Chine comme premier exportateur mondial de contrefaçon en 2001, c’est pourtant à l’intérieur même du pays que le phénomène est le plus criant. Sur le plan national, un article publié dans la lettre du QBPC∗ en 2003 stipule que 90% des biens de consommation courante en Chine seraient des faux. Le gouvernement chinois estime quant à lui que, pour l’année 2002, 30% de la production industrielle chinoise était occupée par la contrefaçon. Si ces deux sources exagèrent chacune dans le sens de leurs intérêts, on peut arguer que la réalité des chiffres de la contrefaçon en Chine se situe dans cette fourchette. Il est des secteurs d’activité, comme ceux des supports audiovisuel ou des logiciels informatiques qui sont tellement occupé par la contrefaçon, qu’il n’y a plus de place pour les produits légaux.
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Quality Brand Protection Comittee : lobby regroupant des firmes étrangères en Chine
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Il est inévitable, si l’on veut se défaire des clichés habituels qui font