La controverse de valadolid chapitre 1 à 4
La même année, le philosophe Ginès de Sépulvéda publie à Rome un ouvrage intitulé Des justes causes de la guerre, dans lequel il approuve les combats menés aux Indes. Il souhaite diffuser son livre en Espagne, mais le clergé s’y oppose. L’empereur use alors de ce prétexte pour organiser, dans un couvent à Valladolid, une controverse où Sépulvéda confrontera ses arguments à ceux du dominicain Bartolomé de Las Casas. Ce dernier a passé la majorité de sa vie à lutter contre la tyrannie et l’injustice envers les indigènes. Les deux hommes savent que la dispute qui va se jouer dépasse la question de la publication du livre et qu’elle sera capitale pour l’avenir du peuple indien.
Sépulvéda, Las Casas, ainsi qu’une quarantaine de participants, saluent, dans une salle du couvent, l’entrée du cardinal Salvatore Roncieri, représentant du pape, celui qui prendra la décision finale. Le légat accorde en premier lieu la parole à Las Casas, qui ne mâche pas ses mots : les Espagnols, assoiffés d’or, ont massacré, au nom du Christ, les Indiens par milliers. Le dominicain dresse les conditions de travail des indigènes dans les mines et raconte avec beaucoup de détails les horreurs dont il a été témoin. Las casas ne veut rien omettre des crimes perpétrés à l’encontre des Indiens, évoquant même le cannibalisme des Espagnols à leur égard. Il décrit ensuite les habitants du Nouveau Monde comme étant beaux, doux, pacifiques, accueillants, intelligents et capables d’éprouver des sentiments chrétiens, bien qu’ils refusent de se