La correspondance sigmund freud et ernest jonest
A propos de la Correspondance complète (1908-1939) Sigmund Freud/ Ernest Jones.
Édité par Andrew Paskauskas. Introduction de Ricardo Steiner. Traduit de l'Anglais et de l'allemand par Pierre - Emmanuel Dauzat. P.U.F., Paris. Collection Histoire de la psychanalyse, 1998. N. Gougoulis Articuler historiquement le passé ne signifie pas le connaître "tel qu'il a été effectivement", mais plutôt devenir maître d'un souvenir tel qu'il brille à l'instant du péril. Walter Benjamin
Introduction
Un immense volume de plus de 940 pages à parcourir, puis à lire et enfin à étudier. La correspondance la plus importante en volume (671 lettres) et en durée (31 ans). La rencontre de Freud et de Jones peut désormais être lue à travers leur très long et riche échange épistolaire. Il doit être examiné différemment de ceux qui étaient à notre disposition. Il n'y a pas la passion d'une amitié comme la correspondance avec Fliess, ni celle d'une succession annoncée puis abandonnée comme nous pouvons la vivre dans l'échange avec Jung et encore moins celle de la passion partagée pour "la chose" ( "das Ding") comme cela se lit dans le débat épistolaire avec Ferenczi. Cependant entre les lignes et à travers les années le lecteur trouvera la passion de l'établissement puis de la consolidation de la psychanalyse comme institution. C'est pratiquement un reportage sur la création de la psychanalyse comme institution.
Jones le disciple maltraité, non créatif est véritablement l'organisateur de cette entreprise, le réalisateur principal des fantasmes du conquistador, Freud. On le voit dans cette correspondance dans mille petits détails : le comité secret bien sûr, mais aussi l'organisation de l'organe officiel (International Journal). Jones avait saisi le sens de l'histoire qui prenait un tournant anglais ou plutôt anglophone et ceci bien mieux que Freud. Il était l'organisateur du