La courbe de tes yeux,La capitale de la douleur,1926
Paul ELUARD.

1) Etude de la versification
2) Le champ lexical dominant : pourquoi est-il si souvent employé ?
3) Explication des vers 4-5 et 14
4) Explication de l'emploi du mot "aurores" au vers 11.

1) Etude de la versification

Ce poème d'Eluard est composé de trois strophes de cinq vers c'est à dire qu'il y a quinze vers répartis en trois quintils.
Les deux premières strophes ont en commun le fait de refléter le mieux les règles de la poésie traditionnelle, du point de vue des rimes. En effet, nous pouvons remarquer la présence de deux paires de rimes suivies dans chacune d'entre elles. Il existe une sorte de symétrie dans la répartition des rimes en fonction de leur qualité. Ainsi, dans la première strophe, la première paire (coeur/douceur) est suffisante alors que la seconde est pauvre (vécu/vu). L'inverse est observable dans la seconde strophe : rosée/parfumés, rimes pauvres puis lumière/mer, rimes suffisantes. Même si les vers restants dans chacune de ces strophes (les vers 3 et 10) n'occupent pas symétriquement la même place (dans la première, il se trouve entre les deux couples de rimes et dans la seconde, il est en dernier), ils ont tous deux en commun le fait d'avoir dans le poème un ou deux autres vers possédant la même rime : le vers 3 trouverait-il son " âme sœur " en la personne du vers 14 (sûr / pur) ? Et le vers 10 rejoindrait-il le couple que forme la première paire de rimes du poème ? (couleurs avec cœur et douceur)
En dehors des rimes, les deux premières strophes n'ont quasiment rien en commun; au contraire de la deuxième et de la troisième strophe, qui, si elles ne trouvent pas leur unité de par les rimes, ont, de par d'autres aspects de la poésie, bien des points communs.
En effet, la première strophe est la seule à être composée de vers mêlés, c'est à dire que l'auteur a utilisé des longueurs de vers différentes sans les répartir régulièrement : ainsi, les vers 1, 3 et 4