La courbe de tes yeux
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Description :
- poème en vers
- Constitué de trois quintiles
- Les vers de la première strophe ne sont pas régulier (12/8/12/12) contrairement à ceux des deux autres strophes qui sont des décasyllabes.
- Les rimes sont très irrégulières
« La courbe de tes yeux » classé dans « nouveaux poèmes »
Nouveaux poèmes est la quatrième et dernière section du recueil Capitale de la douleur d’Éluard.
Dans cette section du recueil les poèmes sont de thèmes variés ; beaucoup sont des poèmes sur des artistes tels que Pablo Picasso, Paul Klee… D’autre sont sur le thème de la femme et les autres sont sur des thèmes divers et varié. Le poème « La courbe de tes yeux » est l'avant dernier du recueil. Il est placé sous le signe de la joie d'aimer et du partage amoureux.
Analyse : « La courbe de tes yeux » parle des joies de l’amour. Plus précisément, Éluard chante ici son amour fou pour Gala.
On dit de ce poème que c’est un poème « Blason » c’est-à-dire qu’il fait l’éloge de sa femme par un détail physique, ici en l’occurrence les yeux. Paul Éluard a sans doute choisi les yeux car ils constituent la partie la plus expressive du corps humain et c’est le regard qui remplace alors la parole pour des êtres qui se comprennent mutuellement sans avoir à parler. C’est le cas dans ce poème, Le champ lexical de la vue est présent « yeux » (v.1.5.14), « regards