LA covertibilité du dh
L'Office des Changes et le BAM multiplient récemment leurs interventions sur le marché des changes avec les instruments de couverture contre le risque de fluctuation du taux d'intérêt et la dernière circulaire sur les options. D'autres mesures sont dans la pipe et seront adoptées de façon graduelle pour accompagner la croissance du secteur productif sans compromettre les équilibres fondamentaux.
Mais, pour quand la libéralisation totale et la libre convertibilité du dirham?
Au regard de la bonne tenue des réserves en devises (plus de 122 milliards de DH) et l'effort déployé pour contenir le poids de la dette extérieure, le Maroc peut-il se permettre d'ouvrir les vannes et faire sauter les derniers verrous?
Les experts de l'Office des Changes comme les banquiers prônent la prudence pour préserver les acquis macroéconomiques encore fragiles.
Certains estiment que la libre convertibilité risque, dans l'état actuel des choses, de déstabiliser le système financier national et de fragiliser les équilibres extérieurs. Pour conforter et favoriser cette acceptation, ils prévoient qu'en permettant aux résidents d'effectuer des investissements à l'étranger et de les financer à partir du Maroc, l'épargne nationale se déplacera vers les marchés financiers étrangers. De plus, l'abandon de l'obligation de rapatrier les recettes d'exportations de biens et services se traduira par un tarissement des réserves en devises, or il s'agit de l'une des principales sources de reconstitution de ces réserves, avec les transferts des fonds des MRE. De même, l'accès libre aux devises par les résidents accélèrera l'érosion des réserves de change et aura un effet néfaste sur la parité du dirham comme en Argentine qui a fini par perdre sa souveraineté monétaire.
Remarquons tout de même, qu'aujourd'hui, les opérations courantes de la balance des paiements sont totalement convertibles (les opérations d'importations,