La crise de 1929
Les États-Unis, dont l’entrée en guerre en 1917 avait été déterminante pour la victoire alliée, sont dans les années 1920 en pleine phase de reconstruction et de prospérité, soutenue par la hausse des profits des entreprises et par celle du cours des actions. Mais le système repose sur des bases fragiles, car le fonctionnement du capitalisme américain repose principalement sur la spéculation boursière (qui déconnecte les investisseurs de la réalité économique) et sur le crédit. Pour investir en Bourse, les ménages empruntent sans crainte. Ils comptent sur la hausse du cours des actions pour faire une plus-value en les revendant et rembourser leurs emprunts. Dès lors que le cours des actions se met au contraire à baisser, ils s’empressent de vendre à perte de peur de perdre plus encore. Parallèlement, les clients des banques retirent leurs dépôts en masse, provoquant chez celles-ci une crise des liquidités et une succession de faillites. Les entreprises industrielles et commerciales sont à leur tour frappées de plein fouet tant par la ruine des banques, qui fait disparaître l’investissement, que par l’effondrement du pouvoir d’achat des ménages, qui provoque la déflation. Le chômage s’étend. La misère se répand. C’est la spirale infernale inhérente aux grandes crises économiques.
Le fil des événements
Wall Street avait atteint son plus haut niveau historique le 3 septembre 1929. Mais les spéculateurs, qui font de plus en plus leurs transactions à crédit ou sur dépôt d’autres titres servant de garantie, ne croient plus à la hausse indéfinie du cours des actions, déjà surévalué. Le 24 octobre 1929, en quelques heures seulement, ils jettent sur le marché boursier treize millions d'actions, qui, faute de liquidités, ne trouvent pas preneurs. La rumeur alimentant la panique, les ordres de vente des courtiers se multiplient. Vers midi, l'indice Dow Jones a déjà perdu 22,6 % de sa valeur et, selon la légende, c’est alors qu’ont lieu les premiers