La crise de représentation politique
L'état politique de la France et la crise de la représentation politique, par Pascal Perrineau La crise de la représentation politique: Il s’agit de prendre la mesure de la crise des systèmes de représentation dans le domaine politique et plus largement social et de se poser la question de sa nouveauté. On s’efforcera ensuite de comprendre les facteurs de cette crise. Mais on tentera aussi de dessiner les linéaments de ce qui se recompose, en particulier les nouvelles lignes de clivage qui traversent nos sociétés post-industrielles et le nouveau type de rapport à la politique qui s’invente. 1/ Manifestations de la crise . Abstentions et votes blancs et nuls : Les comportements de retrait ou de participation protestataire se développent. Records d'abstention atteints dans toutes les élections au cours des dernières 14 années (Présidentielle 2002 : 28,4%, Législatives 2002 : 35,6%). Explosion d'un "abstentionnisme dans le jeu" (ayant un intérêt pour la politique, des proximités politiques) qui, à la présidentielle de 2002, représente les deux-tiers des abstentionnistes. L'abstentionnisme hors jeu (pas ou très peu d’intérêt pour la politique et pas ou peu de proximité partisane) est stable depuis 1995 et ne représente qu’un tiers de l’abstention. De 1995 à 2002 le pourcentage des abstentionnistes dans le jeu a progressé de plus de 6 points, celui des abstentionnistes hors jeu est resté stable. Les votes blancs et nuls sont également à la hausse (presque 5% des inscrits au référendum du 24 septembre 2000, plus de 16% des votants) : 2,4% inscrits à la présidentielle soit presqu’un million d’électeurs cf. transparent. .Chute de l'engagement politique et syndical : environ 2% de l'électorat adhère à un parti, 8% de la population active salariée à un syndicat. Sentiment de représentation très faible (Sofres, juin 2002 : 28% pour un parti, 26% pour un leader, 15% pour un syndicat), envie d’adhérer (Sofres , Janvier 2004 : 16% pour un parti, 32% pour un syndicat). .