La crise grecque
La crise grecque est exemplaire à plusieurs titres : elle met en cause la finance et la spéculation, mais aussi les politiques économiques menées à l’échelle de l’Union européenne depuis deux décennies.
La crise grecque est, en quelques sortes, une confirmation cinglante des analyses développées par Attac depuis sa création... C’est pourquoi nous avons souhaité revenir, en quelques questions, sur ses origines et ses enjeux, et montrer que cette crise européenne est avant tout celle du néolibéralisme et de la finance.
D’où vient la dette grecque ?
La dette grecque a plusieurs origines ; en premier lieu, la crise financière de 2007 et le renflouement des banques en 2008. Les États se sont alors endettés hors de proportion pour sauver les banques et relancer l’économie, sans condition, c’est-à-dire sans placer le secteur financier sous contrôle public.
En conséquence de quoi, après 2008, on a assisté à un gonflement de la dette publique d’un grand nombre de pays, dans un climat économique morose. La baisse de l’activité s’est traduite par une baisse des recettes fiscales d’une part, et par l’augmentation du chômage de l’autre.
Il existe par ailleurs une origine plus lointaine : l’application, à l’échelle européenne, de politiques néolibérales particulièrement prégnantes depuis l’adoption du Traité de Maastricht. En Grèce, comme dans les autres pays européens, ces politiques menées pendant les deux dernières décennies se sont traduites par une baisse continue de la fiscalité.
Afin de subvenir à la baisse des recettes fiscales, les Etats ne peuvent pas emprunter auprès de la BCE, au nom de l’orthodoxie monétaire qui prévaut dans la zone euro : ils doivent se financer sur les marchés financiers, à des taux incertains, ce qui a participé à l’augmentation du poids de la dette.
Enfin, en l’absence d’ajustements budgétaires (c’est-à-dire d’un véritable « gouvernement économique » de la zone euro), les