La croissance indienne constitue-t-elle une menace pour les pays du sud?
Depuis 1991, depuis son passage au libéralisme économique, l'Inde s'est véritablement imposée dans l'économie mondiale. Elle est devenue plus compétitive grâce à ce changement politique, au développement industriel intérieur, et aux investissements étrangers. Que signifie cette émergence d'un géant économique pour les autres pays dits «du Sud»?
D'une part, l'Inde se présente comme une menace pour les pays moins avancés dans leur développement économique, car ces derniers reçoivent alors une part moins importante des flux drainés par l'Inde. Mais le pays indien n'est pas seulement récepteur d'investissements; il est à la fois émetteur. On parle même d'investissements Sud-Sud : les flux se dirigent en priorité d'Asie vers l'Afrique, mais aussi d'Amérique latine vers l'Asie.
L'Inde et les autres investisseurs désirent s'implanter à l'étranger pour les ressources, pour le développement commercial et aussi pour améliorer leur compétitivité [FAUJAS A., Les Pays du Sud deviennent de grands investisseurs, in Le Monde, 2006]. Car “compétititvité” est ici réellement le terme exact.
De plus, cette grande compétitivité de l'Inde constitue un véritable danger pour certains pays du Sud semi-développés. Prenons pour exemple le secteur du textile et des vêtements; les quotas instaurés en 1975 ont été supprimés en 2005. Les exportations d'une multitude de pays du Sud comme le Bangladesh, le Cambodge, la Tunisie, et autres ont été considérablement réduites depuis la suppression de ces quotas. Alors que ces pays sont très dépendants du secteur textile [www.ictsd.org, Démantèlement de l’accord ATV le 1er janvier 2005 : l’arrivée massive de textiles chinois sur le marché mondial bouleverse les économies des pays en développement*]. La productivité n'est plus suffisante, à cause de la méga-exportation des géants économiques comme la Chine et l'Inde.
D'un autre côté, on accuse l'Inde, mais