La cuisine apres 1945
a. Standardisation des cuisines du baby-boom.
Le baby-boom des années 1950 correspond à un record historique du pourcentage de femmes au foyer, et à un âge d'or de la famille nucléaire. Les cuisines sont alors conçues pour une personne y opérant seule, ce travail étant assimilé au travail à l'usine dans les études de rationalisation. Le raisonnement des concepteurs sur un habitant standard, et même sur un groupe d'habitants standard, soit un couple et deux enfants, a pris une certaine ampleur lors du congrès sur l'habitat minimum de Francfort en 1929. Après avoir décortiqué les comportements sur la base de mesures scientifiques telles que le comptage des pas dans un logement, on aboutit à une mondialisation des modes de vie qui seront ensuite peu remis en question, les efforts se portant dorénavant vers les procédés techniques et constructifs, pour faire face à l'urgence.
Les plans-type mis au point au moment de la reconstruction sur la base des expérimentations de la période d'avant-guerre se ressemblent. Ils font l'objet d'une construction massive tout au long de la période de croissance économique des Trente Glorieuses (1945-1975). Ils corres¬pondent à la généralisation de certains modèles et de préceptes ayant pris racine au cours de la période précédente, que l'on peut identifier en regard de la production architecturale, en en dégageant les grandes lignes. À l'intérieur de la cuisine, la disposition des éléments électroménagers se fixe à proximité de ces réseaux, n'autorisant pas d'autres fonction¬nements dans le temps (sauf gros travaux).
b. Le frigo… une révolution.
La généralisation de la présence des frigos dans les cuisines européennes à partir des années 50 a été le point de départ d’une évolution des habitudes alimentaires et au-delà des liens familiaux qui n’est pas encore terminée. Il a vraiment changé la vie des femmes en les libérant de l’obligation des courses fréquentes (quasi quotidiennes). En permettant la