La culture apporte-t-elle le bonheur?
Nul doute que la raison apporte un état de satisfaction, de contentement, du fait de comprendre quelque chose et d’avoir aiguisé son raisonnement, mais en découle-t-il réellement le bonheur ? Le bonheur se définit comme un état durable de plénitude et de satisfaction, un état agréable et équilibré de l’esprit du corps d’où la souffrance, le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents. La raison quand à elle désigne l’ensemble des facultés humaines d’ordre intellectuelles qui permettent de produire des raisonnements et des calculs, de distinguer le bien du mal. Elle désigne, comme le dit Descartes, le « bon sens ».
Nous verrons dans un premier temps que l’entendement n’est pas nécessairement source de bonheur grâce au mythe de l’imbécile heureux, puis dans un second temps nous tenterons de comprendre comment peut-il l’être et dans quelle mesure.
Une des idées les plus répandues chez les gens demeure à croire que l’on ne peut jouir de sa condition qu’en étant idiot, en se détachant de tout ce qui pourrait indisposer notre existence, ce qui revient à penser que plus on est ignorant plus on est heureux. L’ignorance est doté d’un aspect assez confortable, elle empêche la perception de la réalité, la conscience des malheurs du monde. C’est en quelque sorte se voiler la face et fuir la réalité mais ne serait-il pas plus agréable de connaitre le petit bonheur de l’animal qui ne sait pas qu’il va mourir, qui ne sait pas ce qu’il va lui arriver et n’a aucune conscience ? La conscience est une plaie, il y a la conscience du temps, la peur du présent qui fuit, du passé remplit de remords et de regrets qui écrase, ajouté à cela le futur incertain et angoissant. A cause de la pensée, la situation de l’homme est tragique, il est assujetti au temps. « L’homme est le seul être qui sait qu’il va mourir » dixit Epicure. Faudrait-il alors s’abstenir de penser pour être heureux ? La prise de conscience