La culture commune entre les générations : ecriture personnelle
I - Les générations montantes sont pressées d'imposer leurs valeurs : Ce souci légitime peut être iconoclaste. "Les chefs d'œuvre du passé sont bons pour le passé, ils ne sont pas bons pour nous", proclame Antonin Artaud.
- il est naturel et souhaitable que les jeunes marquent leurs différences : la maturité se construit sur "le meurtre du père", et c'est par la culture que la jeunesse manifeste le mieux son autonomie (langage, mœurs, goûts littéraires et musicaux).
- les aînés sont de leur côté toujours assez réticents, voire hostiles, devant la culture des plus jeunes : il est tellement plus confortable d'initier au lieu d'être initié. Le mécanisme générationnel quasi automatique qui les détrône est pour cela aussi nécessaire que salubre.
- les valeurs culturelles sont marquées par l'époque qui les voit s'épanouir : miser sur une culture commune aux vieux comme aux jeunes est donc un non-sens historique. Chaque génération emrpunte ses sentiers à elle, donnant un langage et des formes nouvelles à des valeurs qui peuvent cependant être encore celles des aînés.
II - Il n'est pas de culture orpheline : La culture est un patrimoine. Il impose respect et fidélité. Mais il doit être constamment revisité et vivifié.
- Le devoir de mémoire nous relie à nos racines et aux événements fondateurs de notre civilisation. « Nous avons besoin d’un détour par le passé pour comprendre quelque chose à ce que nous sommes. Si nous voulons embellir le monde, ou à tout le moins éviter qu’il ne s’enlaidisse irrémédiablement, il faut que nous puissions acquérir et transmettre le sens de la beauté. Je ne veux pas me détourner des urgences du présent, mais je ne vois pas comment une politique digne de ce nom, c’est-à-dire une politique qui soit souci du monde, pourrait faire l’économie de la culture et s’affranchir du passé.» Alain Finkielkraut, « Français par la littérature » (La Vie)
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