La culture
La culture est la somme totale des réalisations et dispositifs qui servent à deux fins : la protection de l’homme contre la nature et la règlementation des relations des hommes entre eux. La culture n’est pas seulement soucieuse d’utilité car la beauté fait partie des intérêts de la culture.
Culture et renoncement pulsionnel
Le développement de la culture entraîne une restriction de la liberté individuelle : la culture est édifiée sur du renoncement pulsionnel ; d’où l’hostilité de certains individus à la culture.
Amour et culture s’opposent : d’une part l’amour s’oppose aux intérêts de la culture, d’autre part la culture menace l’amour de restrictions sensibles.
Il y a dans l’homme un penchant à l’agression. L’intérêt de la communauté de travail n’assurerait pas la cohésion de la société car les passions pulsionnelles sont plus fortes que les intérêts rationnels. Les foules humaines doivent être liées libidinalement car l’intérêt de travail ne suffit pas à maintenir leur cohésion. Donc il faut que les hommes s’aiment, donc il faut restreindre la vie sexuelle.
A côté de la tendance expansive de l’Eros (tendance à rassembler la substance vivante en unités de plus en plus grandes, à créer des sociétés humaines de plus en plus vastes en liant libidinalement les individus), il doit y avoir une autre pulsion, opposée à elle, qui tend à dissoudre ces unités : la pulsion de mort. Cette pulsion destructrice est au service de l’Eros (elle détruit autre chose que soi).
La culture est un procès au service de l’Eros. À ce programme s’oppose la pulsion destructrice, rejeton principal de la pulsion de mort (Thanatos). Le développement de la culture est donc le combat vital de l’espèce humaine (à partir d’un certain événement historique en tout cas).
Culture, surmoi et morale
Par la culture (éducation) l’agression est intériorisée, renvoyée là d’où elle est venue, dirigée contre le moi propre. Le moi se divise en un moi et un surmoi, le surmoi étant