La décolonisation française
Dans tous les empires les revendications d'indépendances enflent et se radicalisent après la 2eme guerre mondiale. Les puissances coloniales se sont affaiblies et le maintien de la domination française est remis en question. Enlisée dans un régime d'assemblée faible et instable, la France n'a pas perçu la montée dans ses colonies du mouvement d'émancipation des peuples indigènes. Elle a conservé l'illusion que quelques aménagements suffiraient à y maintenir son emprise et a donner constamment l'impression, jusqu'en 1958, d'être ballottée par des événements sur lesquels elle n'avait pas prise, tournant le dos à une évolution devenue inéluctable. La décolonisation a posé des problèmes beaucoup plus difficile à résoudre dans les pays où la métropole avait voulu assimiler par une politique de peuplement comme l'Algérie.
Après la Conférence de Brazzaville organisée par le Comité français de la Libération nationale (CFLN) pour déterminer le rôle et l'avenir de l'Empire colonial français, la IVème République adopte et met en place, en 1946, un nouveau cadre juridique destiné à se substituer à l'Empire français sous le nom d'Union française. Des perspectives de réformes sont envisagées, l'abolition du code de l'indigénat est décidée et une politique d'assimilation en faveur des colonies est notamment retenue. Mais le texte final, rédigé conformément aux souhaits du général de Gaulle, écarte l'idée d'émancipation des colonies. L'Union française est dotée d'une assemblée purement consultative. La France refuse de s'engager dans aucune des deux alternatives possibles, soit l'assimilation qui implique l'égalité des droits et l'intégration, soit l'acceptation d'un processus évolutif d'émancipation progressive en douceur débouchant à terme sur l'autonomie, puis sur l'indépendance. En réalité il y a peu de changements et la métropole maintient pour l'essentiel sa domination et sa tutelle notamment sur certains archipels océaniens qui