La démocratisation britannique de 1850-1914
Introduction : Le règne de Victoria (1837-1901) délimite pertinemment le Golden Age (=âge d’or) britannique. En effet dès 1850, l’archipel présente tous les caractères d’une première puissance mondiale. Maitre des mers, dominateur des terres, industriel de talent_ sur tous les fronts la Grande-Bretagne semble triompher, s’imposer et dominer. D’autant plus, que les soubresauts révolutionnaires des débuts du siècle affaiblirent profondément les autres nations européennes, incapables alors de rivaliser avec la nouvelle superpuissance. Berceau de la révolution industrielle, la Grande-Bretagne doit ipso facto affronter les divers bouleversements sociaux et sociétaux inhérents à l’industrialisation croissante du territoire. Le paradoxe de cette évolution, qui conjugue à la fois modernisme économique et archaïsme institutionnel, pousse l’Etat anglais à repenser en profondeur son architecture institutionnelle au même titre que la globalité de ses structures internes (=société). Ce nouvel état d’esprit s’exprime notamment par l’apparition dans les années 1850, d’une volonté des gouvernements successifs, d’animer véritablement un processus de démocratisation efficace agrégeant l’ensemble de son territoire. Ce phénomène qui s’étend sur les règnes successifs de Victoria (1837-1901), Edouard VII (1901-1910) et George V (1910-1936), permet une transformation remarquable du paysage politique britannique. Mais qu’en est-il en réalité ? Cette question nécessite de prendre en compte l’aspect ambivalent du concept même de « démocratisation ». Celui-ci peut en effet exprimer, ce processus particulier de changement social qui via la mise en place de politiques (sociales, culturelles, politiques…) facilite l’accès au plus grand nombre_ de biens et services jusqu’alors réservés à une certaine élite sociale (ex : éducation, sport, …). Dans son sens le plus étroit en revanche, la démocratisation renvoie à la conception