La désinflation compétitive
La stratégie de la désinflation compétitive est le produit d’un apprentissage douloureux, celui de la contrainte extérieure, affirme en 1997 Frédéric Lordon, économiste français du vingtième siècle. 1. Qu’est ce que la désinflation compétitive? La désinflation compétitive s’inscrit dans le processus de mondialisation, où on observe une ouverture croissante des économies nationales. Il s’agit d’une politique compétitive structurelle à long terme qui lutte contre la contrainte extérieure et vise à gagner des parts de marché. Cette stratégie économique libérale a pour but premier la désinflation (une diminution de l’augmentation trop importante des prix) et pour but ultime, un taux d'intérêt à long terme peu élevé, favorisant l’investissement. En effet, Jean-Claude Trichet, directeur de la BCE et fervent défenseur de cette vision de l’économie, affirme qu’une croissance durable et saine suppose un niveau significatif d'investissements. Cette politique économique, grâce à une monnaie forte et à une inflation contenue, vise à réduire le coût des importations et à favoriser les exportations. 2. Quels sont les outils de cette politique? La désinflation compétitive est une politique économique de rigueur, s’opposant à la politique de relance conjoncturelle préconisé par J.M. Keynes. Tout d’abord, il s’agit de réduire la croissance de la masse monétaire par une politique monétaire restrictive. Ensuite, cela passe par une politique budgétaire temporaire restrictive, soit une réduction des dépenses publiques et/ou une augmentation des impôts pour les ménages. À cela s’ajoute une politique d’aide à l’investissement temporaire (réduction de la fiscalité ou prêt à faible taux) dans le but de favoriser la modernisation et la capacité d’innovation - donc la compétitivité - des entreprises nationales. Enfin, il faut garantir l’austérité salariale en favorisant une désindexation et des hausses négociées des salaires indépendants de la hausse des prix. Un