La dette publique nuit-elle à la croissance économique ?
Les auteurs, réfléchissant en général dans un cadre néoclassique, mettent particulièrement l’accent sur l’éviction des investissements productifs et l’équivalence ricardienne. Nautet et Van Meensel (2011) identifient ainsi théoriquement trois principaux canaux par lesquels un accroissement de la dette publique peut affecter négativement la croissance économique de long terme. Une hausse de la dette publique entraîne une baisse du volume d’épargne net au niveau national et par conséquent une hausse des taux d’intérêt. Celle-ci entraîne une chute de l’investissement et un ralentissement de la croissance du stock de capital. La moindre accumulation en capital se traduit par de moindres innovations et par conséquent une baisse de la productivité du travail. Parallèlement, la hausse de l’endettement implique de plus fortes charges d’intérêt qui comprimeront les dépenses productives, notamment l’investissement public en infrastructures, et qui seront éventuellement compensées par une plus forte imposition. Selon la nature des mesures fiscales adoptées, celles-ci peuvent potentiellement affecter la consommation, l’investissement privé ou encore l’offre de travail.