Avant la Deuxième Guerre mondiale, la plupart des tentatives menées par les populations indigènes d’Asie ou d’Afrique pour recouvrer leur indépendance avaient échoué. Après 1945, en revanche, la décolonisation qui se définit comme l’accession à l’indépendance d’un peuple dominé par une puissance étrangère colonisatrice est devenue un des phénomènes majeurs de l’histoire contemporaine. En moins de vingt ans, presque tous les peuples de couleur retrouvent leur indépendance. Dans quelle mesure la volonté d’indépendance des peuples colonisés favorisée par un contexte internationale héritée de la Guerre explique-t-elle ce phénomène devenu inévitable.

Résultat d’une prise de conscience profonde face à la domination et à l’exploitation coloniale, la volonté d’indépendance des peuples colonisés se développe nourrie par des sentiments de frustration.

Ils sont d’abord expliqués par l’exploitation économique. Objectif principal de la colonisation, elle reste caractérisée par capacitation des meilleures terres, l’exploitation abusive des richesses minières, la monopolisation des circuits économiques au profit des grandes sociétés coloniales.
L’inégalité sociale est aussi une cause importante, car les colonisés ou indigènes ont toujours des conditions de vie généralement inférieures à celles des colons et des administrateurs blancs, la situation est aggravée par une forte croissance démographique en Asie et en Afrique du fait d’une mortalité en baisse. Les indigènes sont alors confirmés dans des fonctions subalternes malgré les progrès de l’enseignement, selon le code de l’indigénat.
Enfin, la cause de l’aliénation culturelle, les valeurs locales sont en partie supplantées par la culture des colonisateurs, les langues, les coutumes et les religions locales défavorisées déclinent progressivement ce qui suscite des sentiments de colère et de révolte parmi les populations indigènes.
Cette frustration est donc le facteur qui stimule le développement du