La dictature de Sylla

Ce texte, qui évoque sa dictature (83-79 av. JC) d’un ton très partial qui lui est défavorable, a été rédigé à l’IIe siècle après JC par Appien d’ Alexandrie (90-160 ap. JC), historien formé en Egypte, avocat à Rome et procurateur impérial à Rome vers 150 sous Antonin le Pieux. Celui-ci le charge d’écrire une Histoire Romaine, qui se composait originellement de vingt-quatre livres. Il n’en reste aujourd’hui que sept dont cinq forment les Guerres civiles (livres 13 à 17). Il s’appuie sur des sources latines aujourd’hui disparues. Son écriture introduit une nouveauté puisqu’il ne suit pas un ordre chronologique dans son récit mais envisage les différents peuples dans leur aire géographique par rapport à la conquête romaine.

Dès lors, on peut se demander en quoi ce texte permet de saisir l’image qu’a laissée la dictature syllanienne dans la mémoire romaine.

Nous verrons dans un premier temps l’accès à la dictature dans une apparente légalité, puis les réformes engagés par Sylla.

I) L'accès de Sylla à une dictature exceptionnelle.

Un contexte d'interrègne.

Comme le décrit Appien, Rome se trouvait sans consul dans la cité.

Ligne 8/9 : « la circonstance présente qu'il n'y avait point de consuls, puisque Carbon avait péri en Sicile, et Marius à Préneste, Sylla, étant allé quelque part hors de Rome ».
Et c’est pour cela que Sylla, se référant à la Rome des rois, le passé étant toujours meilleur chez les romains, a ordonné l’élection d’un interroi par le sénat. Un interroi est un magistrat exceptionnel qui est choisi en cas de vacance du pouvoir, l’occurrence celui de consul. Cet interroi choisi parmi les sénateurs reçoit l’imperium pour pouvoir organiser de nouveaux rassemblements du peuple pour les élections.
Ligne 10 « Le sénat élut Valerius Flaccus ».
Valérius Flaccus fait partie d’une famille praticienne, En 82 av. J.-C., il est interroi en raison de la vacance du pouvoir après la mort des deux consuls de l'année,