L'homme est un être particulier qui a pris ses distances par rapport à la nature et a ainsi donné naissance à un nouvel « univers », celui de la culture. Au sens large, celle-ci désigne tout ce qui renvoie à une intervention consciente et volontaire de l'homme sur son environnement et désigne tous les phénomènes sociaux transmissibles dans les domaines techniques, moraux, politiques et juridiques, religieux, esthétiques, scientifiques. Partout il a imprimé sa marque en inventant des techniques, en mettant en place des institutions, en développant un sens artistique. Partout la religion et la science ont fait leur apparition pour formuler des réponses aux questions qu'il se pose. Mais la culture humaine ne se manifeste pas de la même manière dans tous les lieux et à toutes les époques. Des différences importantes existent dans les modes de vie et dans les modes de pensée qui se traduisent par une diversité que l'on peut considérer comme une richesse. Cependant cette pluralité ne doit pas faire oublier l'unité du genre humain et l'égalité fondamentale des individus qui constituent cet ensemble hétéroclite. La question se pose alors de savoir si les différences culturelles sont compatibles avec l'exigence d'universalité qui veut que tout membre de l'espèce humaine puisse bénéficier des mêmes droits. Si la pluralité des cultures n'est en elle-même pas critiquable, peut-on admettre l'existence de valeurs et de normes différentes en matière de justice, de morale et d'une manière générale dans tout ce qui touche à la dignité de la personne humaine. Il peut y avoir DES religions, mais peut-il y avoir DES morales ? Il peut y avoir DES coutumes différentes, mais peut-il y avoir DES justices ? Le fait de refuser l'idée d'un socle commun de valeurs qui soient les mêmes pour tous ne conduirait-il pas, en dernière analyse, à admettre plusieurs définitions de l'homme, ce qui briserait l'unité et laisserait la porte ouverte à une barbarie que l'humanité a déjà bien du mal à