La dignité
« L’espèce humaine » de Robert Antelme
Depuis la nuit des temps, la question de sa dignité a été pour l’être humain une problématique centrale, du fait notamment qu’elle touche sans distinction hommes et femmes du monde entier au plus profond de leur être, quelle que puisse être leur position sociale, leur contexte géographique et le moment de l’histoire. Mais la dignité ne questionne pas seulement les individus, c’est une entité universelle qui s’applique à toutes nos sociétés, elle fut donc mainte fois l’objet de débats nationaux et internationaux. En particulier, pendant les époques les plus troublées. En effet, les guerres, les massacres, les génocides et autres abominations rythment inlassablement l’histoire du monde, la bafouent sans cesse, faisant de la dignité une problématique chronique et terrifiante.
Mais qu’est ce que la dignité ? la dignité, nous semble-t-il, c’est ce qui fait – devrait faire - la différence entre l’homme et l’animal, entre le chaos et la civilisation, parce que chaque fois que la dignité est bafouée, c’est qu’est franchie la frontière qui sépare l’homme de la bête, une fois réduit à ses instincts les plus sombres, et n’ayant plus la possibilité d’agir autrement que de manière indigne.
Le récit de Robert Antelme nous confronte à cette interrogation sur la dignité, nous retrouvons posée cette limite entre l’homme et l’animal représentée par la dualité horrible que constituent les SS “dominateurs” d’une part, et les prisonniers “soumis” d’autre part. Le projet d’Antelme est de s’interroger sur les limites du sadisme et du désir malade de soumission et de maltraitance de l’Homme sur ses semblables.
Pour répondre à notre problématique et montrer comment le concept de la dignité parcourt toute l’œuvre de Robert Antelme, nous allons premièrement, en prenant appui sur les thèmes et les idées exposées dans le livre, montrer en quoi le manque de dignité y figure. Puis nous insisterons sur les rares points du livre