La discrédité de l’histoire littéraire
H. R. Jauss nous propose une rétrospection historique remontant au 19ème siècle ; afin de percevoir les enjeux actuels d’une histoire littéraire « discrédité », selon sa propre expression. Il s’agit donc de retrouver une dimension historique perdue, voire une littérature déshistoricisée se présentant comme une sorte de fiction, qui n'est provisoirement acceptable qu'à la condition de ne pas vouloir passer pour autre chose qu'une pure abstraction, qu'un artifice méthodologique.
Surtout, il ne faut jamais oublier que la vraie raison d'être de l'histoire, sa seule justification sociale et intellectuelle est que la connaissance du passé sert à éclairer l'avenir, à guider l'action : les historiens sont donc, du moins devraient être intéressés au premier chef par le présent.
Partant de la critique que faisait la philosophie idéaliste allemande à l’histoire littéraire traditionnelle au 19ème siècle, qui selon Gervinus ; « ce n’est pas une histoire ; c’est à peine le squelette d’une histoire », vu sa méthode d’études des faits de l’histoire littéraire qui se faisait suivant une classification selon des tendances générales (genres et autres critères), des biographies des auteurs, ou bien selon une chronologie linéaire de quelques grands auteurs en excluant les mineurs, plus une description morcelée de l’évolution des genres, Jauss explique comment les solutions proposées aux problèmes que pose l’histoire littéraire, sous sa forme traditionnelle, peuvent rappeler les termes des problèmes anciens, et puis nous aider à jeter un regard critique sur l’évolution de la théorie littéraire en