la dissertation
La dignité au sens classique (dignitas) n'avait rien à voir avec le sens contemporain de dignité humaine, étant au contraire liée à l'exercice d'une charge ou d'un office public, un sens que l'on retrouve dans dignitaire. Ce sens classique, aristocratique et inégalitaire, s'oppose ainsi aux valeurs démocratiques qui font aujourd'hui consensus3. Ainsi, pour Hobbes, la dignité n'est pas une valeur intrinsèque de l'homme, mais seulement la « valeur publique » de l'homme qui lui est conféré par la République (ou Commonwealth) 4. De même, pour Montesquieu, la dignité dénote la distinction, propre à l'aristocratie, et s'oppose en ce sens à l'égalité. Le dictionnaire Littré donne ainsi comme premier sens au mot « dignité » celui de « fonction éminente dans l'État ou l'Église », citant l'exemple de la dignité épiscopale ; il admet toutefois, comme quatrième sens, celui de « respect qu'on se doit à soi-même »5, peut-être plus proche du sens contemporain.
À l'inverse, les stoïciens accordaient à toute vie humaine, selon A. Schulman3, le caractère de dignité: chacun, esclave ou maître, était libre de s'engager dans la recherche de la sagesse. Mais si la dignité stoïcienne, entendue en ce sens, était universelle, elle était aussi difficile à atteindre, puisque seul le sage stoïcien était véritablement digne3. Or, l'idéal stoïcien du sage est excessivement difficile à atteindre. En outre, la sagesse stoïcienne implique une indifférence vis-à-vis du corps et de ses douleurs, n'apportant ainsi que peu d'aide dans les débats contemporains relatifs à la bioéthique3.
Philosophie kantienne[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Philosophie pratique de Kant.
La dignité, telle que conceptualisée par Kant dans la Critique de la raison pratique, est accordée à tout homme en tant qu'être raisonnable. On cite souvent à cet égard la maxime kantienne de traiter toujours autrui comme fin et non simplement comme moyen6, qui selon