La distinction entre croire et savoir est-elle de nature ?
Il est bien sûr que tous les hommes ne sont pas égaux, pourtant, à lire la déclaration des droits de l’Homme nous voudrions bien le croire. Et en effet sans ramener ce point à la réalité nous n’avons aucune preuve du contraire et il nous est possible d’y croire. Cependant c’est pour moi difficile puisque je sais, j’ai vu, j’ai vérifié le fait que certains hommes vivent dans une misère sans nom. Et j’en suis sûre parce que j’ai déjà vu des hommes, des femmes, des enfants même mendier dans la rue quelques centimes pour se nourrir. En me comparant à eux ou en leur comparant des gens que je croise dans la rue, je sais bien que nous ne sommes pas tous dans cette misère-là, et donc je sais que nous ne sommes pas tous égaux.
Donc croire revient à tenir pour vraie une chose que nous n’avons pas vérifié ou ramenée au regard de la réalité. Il semble alors que ce soit l’exact contraire de savoir, car tout savoir est sûr, avéré, jugé.
Dans le sujet outre l’opposition entre croire et savoir on retrouve une seconde opposition implicite cette fois. En effet par définition une différence de nature est opposée à une différence de degré. Ainsi la réelle question est plutôt, la distinction entre croire et savoir est-elle de nature, sont-elles deux choses complètement différentes ? Ou de degré, sont-elles deux échelons de définition d’une chose plus globale ?
Cette question pose problème puisque dans leurs définitions ces deux choses sont deux opposés, et les rapprocher en leur imputant une différence de degrés serait paradoxal.
Pour tenter de répondre à ce problème nous verrons d’abord que d’une certaine manière la croyance peut relever du savoir, mais nous verrons aussi ensuite que le savoir ne peut lui en aucun cas relever de la croyance.
Bien souvent les personnes ne font pas de différences entre leurs croyances et leurs savoirs pour peu qu’ils en aient. En effet ce qu’ils pensent leur savoir sont