« Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. À qui veut te citer en justice, et te prendre ta tunique, laisse encore ton manteau" (St. Matthieu, V,44).
Comme l’enonce St. Matthieu dans le verset 44du nouveau testament , cette règle transcendantale prêche le pardon, la bonne conduite ( la conduite morale) et délaisse la loi du talion. Parallèlement, l’article 2 de la CEDH, à travers le principe du droit à la vie, encadre la légitime défense et permet le recours à la force meurtrière sous certaines conditions. Ces deux règles semblent mettre en exergue une contradiction entre règle juridique et règle religieuse. Ces dernières seraient elles, pour autant, antinomiques ? Cette divergence marque d’emblée la nuance qui peut être faite entre ces trois différents types de règles . La règle morale, inspirée par l’impératif catégorique, fait de la conscience le moteur de la réflexion fondée sur les règles de conduite afin de s’approcher du Bien . La règle juridique,quant à elle, protège l’individu des autres pouvant nuire à son bonheur par des règles applicables à tous. Enfin, la règle religieuse émane de Dieu et tend à l’élévation de l’Homme par la transcendance de la pensée communautaire.
L’évolution des mœurs au fil du temps a entrainé une évolution et une modification des règles morale, juridique et religieuse. Si jadis la morale réprouvait le divorce, celui-ci est entré dans les mœurs progressivement. De même, si le droit ne prévoyait pas le divorce, la loi du 20 septembre 1792 le consacra puis le simplifia par les lois postérieures. Enfin, concernant les règles religieuses, plus particulièrement les religions monothéistes, le divorce n'est toujours pas accepté. On constate alors que la morale, le droit et la religion sont intimement liés mais pas nécessairement identiques. La distinction entre ces trois types de règle n’a, a priori; pas toujours demeurée. Ne parle t on pas d'une morale religieuse? D'ailleurs la règle