La doctrine de la justification
Déclaration commune de l’Eglise catholique et de la Fédération luthérienne mondiale
Essai d’analyse[1]
La Déclaration commune sur la justification fut signée le 31 octobre 1999 par le Cardinal Edward Cassidy et l’Evêque Christian Krause, président de la Fédération luthérienne mondiale (p. 7). Fruit d’un dialogue d’une trentaine d’années (p. 8), Elle affirme qu’il existe entre les luthériens et les catholiques un consensus dans les vérités fondamentales de la doctrine de la justification. Les différences qui subsistent dans le langage, les formes théologiques et les accentuations particulières…ne remettent plus en cause le consensus dans les vérités fondamentales (p. 76). Dès lors, les condamnations doctrinales mutuelles d’autrefois ne s’appliquent pas à l’enseignement des partenaires du dialogue tels qu’ils l’expriment dans la Déclaration commune (p. 78). L’approche adoptée est celle du « consensus différencié » (p. 8).
Ce qu’il faut entendre par justification n’est pas exprimé très clairement dans la Déclaration. Elle s’étend longuement sur la diversité des approches néo-testamentaires à son propos (p. 62 à 64). Pour Elle, le message de la justification est que, pécheurs nous ne devons notre vie nouvelle qu’à la miséricorde de Dieu qui nous pardonne et fait toute chose nouvelle, une miséricorde que nous ne pouvons que nous laisser offrir et recevoir dans la foi et que nous ne pouvons jamais mériter sous quelque forme que ce soit (p. 66). Ce n’est pas une définition sensu stricto. Le concile de Trente avait été plus précis au chapitre 4 de son Décret sur la justification, définie comme étant un transfert de l’état dans lequel l’homme naît du premier Adam à l’état de grâce et d’adoption des fils de Dieu (Rm 8,15), par le second Adam, Jésus Christ, notre Sauveur[2]. La Commission mixte internationale mandatée par l’Alliance réformée mondiale et l’Eglise catholique romaine Fut encore plus, et peut-être trop, concise dans la