La double inconstance
Intro
La libération des mœurs de la Régence apporte un renouveau du théâtre avec le début d’une vogue du spectacle théâtral : on se presse pour admirer des acteurs réputés (Flaminia, Silvia…) et rire des zannis personnages issus de la commedia dell'arte comme Arlequin. C’est dans cette lignée que trouve place Marivaux avec sa comédie La Double inconstance qui associe la finesse de l’analyse du sentiment amoureux aux problèmes de société en exploitant le thème emblématique du couple maître-valet .Cette comédie en 3 actes et en prose est créée par les comédiens-italiens le 6 avril 1723. Le passage étudié est la scène Iv de l’acte I. L’action se situe dans le palais du Prince, et révèle un dialogue entre Trivelin, un officier du palais, et Arlequin, un paysan. Trivelin tente de persuader Arlequin de renoncer à sa fiancée au bénéfice du Prince. Nous étudierons en quoi cette scène constitue une satire sociale. Nous aborderons dans un premier temps l’échec comique de la tentative de corruption de Trivelin sur Arlequin. Puis dans un second temps nous verrons en quoi Arlequin se livre-t-il à une satire de la cour. Développement
Premier axe : Echec comique de la tentative de Trivelin pour corrompre Arlequin.
1) Que fait Trivelin ?
Dans cette scène, Trivelin tente de convaincre Arlequin d’abandonner son mariage avec sa bien aimée Silvia. Il lui présente l’intérêt qu’il a à le faire : il lui parle d’abord de sentiments celui de « l’amitié du Prince » puis rapidement passe aux arguments matériels « Les richesses que vous promet cette amitié ». Il tente ensuite clairement de soudoyer Arlequin pour que ce dernier renonce à son devoir. On est bien ici dans un acte de corruption de la part de Trivelin. L’abondant champ lexical de l’argent et des biens : « les richesses » ; « le prix » ; « maison […] maison » ; « faire fortune » ; « grands appartements » ; « nombre de domestique » mêle les sentiments amoureux aux intérêts matériels. Ceci montre qu’au 18ième