La douec empoisoneuse
Ainsi, son cynisme permanent permet au lecteur de pouvoir apprécier la lecture de La douce empoisonneuse tout en trouvant un équilibre entre situations pourtant tristes et appelant à la compassion – par exemple, les atteintes que reçoit de façon récurrente Linnea, le sort de cette vieille dame tranquille n’étant pas des plus enviables – et légèreté de la narration, car le lecteur se trouve finalement aspiré dans une trame d’anecdotes qui appellent au rire. En effet, par exemple, lorsque le tragique de la situation pousse Linnea à envisager un suicide par empoisonnement, elle compare la confection de celui-ci à un petit passe-temps agréable : « Concocter une mixture mortelle pourrait aussi être une activité beaucoup plus passionnante que le macramé ou la peinture sur porcelaine. »
En effet, la situation elle-même est humoristique : la vieille dame, au départ tant malmenée et vilipendée par son neveu dépravé, voit finalement les rôles s’inverser. Le jeu du chat et de la souris auquel semblent participer les protagonistes prend finalement la tournure opposée, puisque ce sont les poursuivants – Kauko Nyyssönen et sa bande – qui deviennent finalement les dindons de la farce. L’humour est décuplé lorsqu’on s’aperçoit que la personne qui met en échec cette bande de jeunes inconscients est une septuagénaire dont plus personne ne peut plus imaginer les ressources. L’image de la grand-mère brandissant son rouleau à pâtisserie et rossant une bande de jeunes loubards ivres s’impose définitivement à l’esprit, créant une trame de fond désopilante dont l’auteur profite avec délice et dont le lecteur peut se repaître avec satisfaction.
« Il aurait été plus