La Décolonisation de l'Algérie
Isolées, les deux grandes puissances coloniales, le Royaume-Uni et la France, doivent faire face à une vague de décolonisations parfois compliquées : certaines se déroulent relativement pacifiquement (comme la fin de l'empire des Indes), d'autres tournent au drame, comme la guerre d'Algérie.
L'Algérie a un statut à part : conquise dès 1830, elle est constituée de trois départements français et fait à ce titre partie intégrante du territoire français. C'est aussi une colonie de peuplement qui compte un million de pieds-noirs (d'origine métropolitaine), pour 9 millions d'autochtones, essentiellement musulmans, et 150 000 juifs. Cette situation particulière va entraîner l'Algérie dans une guerre de décolonisation très violente. Il faudra huit ans pour que les trois départements français d'Algérie s'émancipent enfin et pour que leurs nouveaux dirigeants entament la transformation d'un territoire dévasté en un État-nation. Mais comment se reconstruire de manière durable et stable avec un héritage aussi lourd ?
1. Une radicalisation du nationalisme algérien en réponse à la politique française
• L'Algérie est une société profondément inégalitaire : les juifs ont obtenu la citoyenneté française en 1870, les musulmans ont dû attendre 1944. Mais leurs droits sont bafoués par le statut de 1947 qui donne aux pieds-noirs, minoritaires, le même nombre de députés que les musulmans neuf fois plus nombreux. Les élections sont de plus truquées : elles favorisent des musulmans pro-Français.
• Les indépendantistes algériens se sont renforcés et voient dans l'échec de la domination française en Indochine un encouragement pour se lancer à leur tour dans une lutte armée contre la France.