« La crise bancaire n'est pas terminée », a martelé mardi 28 avril Joseph Ackermann, le président de la Deutsche Bank. « Les banques exposées aux activités de marché l'ont déjà senti. Pour celles présentes dans les activités de crédit, la crise commence », a-t-il poursuivi. Le dirigeant de ce poids lourd du financement des particuliers et des entreprises d'outre-Rhin s'attend à une année 2009 « difficile » dans la banque de réseau. « Nous serons satisfaits si la banque de détail peut maintenir son résultat au niveau du premier trimestre », soit 206 millions d'euros, a expliqué Joseph Ackermann. Il se satisfera donc d'un bénéfice avant impôt modeste, en recul de 32 % par rapport aux trois premiers mois de 2008. Des résultats plus modestes, les banques espagnoles devront aussi s'en satisfaire. Les trois grandes banques commerciales du pays - BBVA, Banco Popular et Santander - ont toutes fait état de profits trimestriels en recul (de 36,6 %, de 30 % et de 5 % seulement). Elles ont notamment observé des hausses significatives de leurs taux de crédits non remboursés, qui ont souvent doublé en l'espace d'un an. Il s'agit toutefois de moyennes de tous les marchés où les banques sont implantées (incluant par exemple le Mexique pour BBVA ou la Grande-Bretagne pour Santander, qui y compte trois réseaux). En Espagne, le volume des crédits non remboursés a augmenté, évidemment. La hausse est cependant plus contenue que pour les Caisses d'Epargne. Selon la Banque d'Espagne, les prêts concédés par les cajas aux secteurs de la construction et de l'immobilier additionnés repésentaient, à fin 2008, 56,3 % du total des crédits, soit 16,3 points de plus que les banques universelles espagnoles. Résultats en recul en Espagne Ces dernières ont déjà commencé à agir. Banco Popular a ainsi acquis pour 1,9 milliard d'euros d'actifs immobiliers en 2008, pour éviter une trop forte hausse du taux de créances douteuses et litigieuses. Elle y a consacré 341 millions d'euros supplémentaires au