La démocratie des autres
Amartya Sen est un économiste indien, notamment célèbre pour avoir reçu le prix Nobel d’économie en 1998, pour son ouvrage sur « l’économie du bien-être ». Ce fut par ailleurs le premier prix Nobel attribué à une personnalité du Tiers-Monde. Il a étudié le bienêtre des individus procuré par les ressources matérielles, la manière dont une société les distribue, et leurs conséquences sur la distribution des revenus. Ces travaux visent essentiellement à établir un rapport entre le développement humain et l’Economie. Il est aussi le créateur de l’IDH, Indice de Développement Humain, notion incontournable de l’économie contemporaine. L’œuvre étudiée ici, « la démocratie des autres », s’appuie sur des faits historiques afin de démontrer que la démocratie n’est pas uniquement un héritage des anciennes civilisations occidentales, et que les sociétés orientales, à leur manière, ont tout autant influencé cette organisation économique, politique et sociale. L’ouvrage s’organise donc en deux parties : Il explique premièrement les origines de la démocratie, puis dans un second temps, il aborde le caractère mondial de celle-ci. Dès la première partie du livre, A.Sen entre directement dans le vif du sujet, avec le projet d’installation d’un système démocratique en Irak. L’auteur se montre alors tout à fait favorable à l’idée et plutôt confiant envers le projet, reconnaissant la forte implication des peuples (à l’échelle planétaire) pour lutter pour leurs droits à la participation politique en tant que citoyens. Il reconnait cependant certaines objections. La démocratie pourrait en effet être un véritable obstacle aux divers processus de développement. Elle détournerait potentiellement l’attention des Politiques des questions prioritaires (telles que l’accès à la nourriture ou les revenus), et serait finalement défavorable aux pays en voie de développement, dont la population trouve un confort certain sous un régime