La démocratisation du livre
L’éditeur conquiert son autonomie au XIXème siècle (il n’existait pas avant). Il devient la plaque tournante des métiers du livre puisqu’il commande le papier au papetier, il traite avec l’imprimeur et recrute les auteurs. Les maisons d’éditions sont au XIXème siècle de petites entreprises (10% emploient 200 personnes à la fin du XIXème). Vers 1850, on compte une centaine de maisons d’édition ; près de 200 en 1900 ; et 250 en 1914. Cette croissance s’accompagne de deux évolutions : - la concentration des éditeurs à Paris ; - la spécialisation des maisons d’édition. Avant les années 1830, ils n’existent de livres à bon marché (exceptées les brochures vendues par les colporteurs). Le livre reste un produit et seuls les plus aisés ont les moyens d’acheter des livres (environ 7 francs 50 soit 2 jours de travail d’un ouvrier). A partir de 1830, les éditeurs vont s’efforcer de faire baisser le prix du livre. La seconde moitié du XIXème voit un élargissement du lectorat, dû au progrès de l’alphabétisation et de la scolarisation ; de la hausse du pouvoir d’achat ; et l’amélioration des progrès techniques dans la fabrication du livre permettent de produire des livres moins chers et donc plus accessibles. Les titres se multiplient (en 1828, 6.000 titres ; en 1860, 13.500 titres ; en 1913, 33.000 titres) ainsi que les tirages (3.000 exemplaires en 1860 ; 11.000 exemplaires en 1900). I – LE ROMAN-FEUILLETON Le premier roman inédit publié en feuilletons dans un quotidien paraît en 1836 dans La Presse de Emile de Girardin : c’est La Vieille fille de Balzac. Après cette date, le roman-feuilleton se constitue comme un genre autonome : désormais, le roman va passer presque toujours par un journal avant d’être publié en livre. Les journaux deviennent la vitrine du roman et par conséquent, ils sont pour les écrivains le seul moyen de se faire connaître et de se vendre. La littérature devient capitaliste (« littérature industrielle » Sainte-Beuve). Le