La dépression
* A) Modifications biologiques
La dépression : une maladie psychique ou génétique ?
En psychiatrie, on sépare les troubles de l'humeur en deux catégories distinctes : les psychoses maniaco-dépressive endogène [5] (c'est-à-dire d'origine génétique) qui se caractérisent par la survenue d'états dépressifs et/ou maniaques cycliques et récurrents, et les dépressions psychogène [6] (c'est-à-dire d'origine principalement psychologique) qui sont réactionnelles à une situation de vie pathogène (deuils, faillite professionnelle etc…).
De nombreuses études ont permis d’établir l’existence d’une prédisposition héréditaire à la psychose-maniaco-dépressive. En effet, dans la population générale, le risque de morbidité varie de 0,6 à 1,6 % selon les enquêtes. Dans une famille de maniaco-dépressifs, le risque de morbidité passe de 15 à 20 % pour les collatéraux et les parents du premier degré. La concordance chez les jumeaux est de l'ordre de 20% pour les paires hétérozygotes et de 60 à 70 % pour les paires homozygotes (chiffres extraits de l’«Abrégé de psychiatrie », Editions Masson).
Des chercheurs australiens ont étudié, sur une période de 25 ans, les relations entre les évènements de la vie, les gènes et la dépression. Les résultats montrent qu’un certain pourcentage de la population générale possède des prédispositions génétiques à la dépression. Le modèle proposé actuellement croise les facteurs génétiques et psychologiques. Ainsi, la dépression est déclenchée par des événements majeurs de la vie, mais les formes du gène impliqué dans le transport de la sérotonine, le gène 5-HTTLPR, modifieraient les chances de développer la maladie : il existe une forme longue et une forme courte du gène 5-HTTLPR.
Les personnes qui ont la forme courte du gène et qui subissent deux à trois événements graves ont 80% de chances de développer une dépression. Dans ces mêmes conditions, les personnes au gène long n'ont que 20% de chance