La fête chez Thérèse.
I) Les circonstances
II) Le déroulement de la fête
III) La venue de la nuit
"La Fête chez Thérèse" et un texte de quatre-vingt-huit vers regroupés en strophes de longueurs différentes (deux de 8 vers, une de 30, puis trois de 12, 14 et 12) séparées par des distiques. Hugo y raconte, sous une forme mi-narrative mi-descrip¬tive, une fête à la campagne, dans la tonalité des Fêtes galantes de Watteau. On y retrouve en effet des personnages de l'ancien temps, des masques de la Commedia dell'arte venus donner un spectacle, tout un petit monde choisi, brillant et léger. L'ensemble est placé sous le signe de la métamorphose : à la réalité se substitue un univers de rêve dans lequel les rôles et les valeurs sont modifiés. Chacun peut se croire prince ou duchesse, le contexte même se fait complice des entreprises sans lendemain. La fin du poème coïncide avec la tombée de la nuit. Mettant fin aux fantasmagories de la fête, elle crée une magie nouvelle, faite d'un accord profond, essentiel, entre la confusion de la vie intérieure et le pouvoir étrange de la lune. Dans ces vers, Hugo annonce le Verlaine des Fêtes Galantes. () La fête chez Thérèse. La chose fut exquise et fort bien ordonnée.
C'était au mois d'avril, et dans une journée
Si douce, qu'on eût dit qu'amour l'eût faite exprès.
Thérèse la duchesse à qui je donnerais,
Si j'étais roi, Paris, si j'étais Dieu, le monde,
Quand elle ne serait que Thérèse la blonde ;
Cette belle Thérèse, aux yeux de diamant,
Nous avait conviés dans son jardin charmant.
On était peu nombreux. Le choix faisait la fête.
Nous étions tous ensemble et chacun tête à tête.
Des couples pas à pas erraient de tous côtés.
C'étaient les fiers seigneurs et les rares beautés,
Les Amyntas rêvant des Léonores,
Les marquises riant avec les monsignores ;
Et l'on voyait rôder dans les grands escaliers
Un nain qui dérobait leur bourse aux cavaliers.
A midi, le spectacle avec la mélodie.
Pourquoi jouer Plautus la