La famille chalhoub
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Les Chalhoub, une famille en or
REPORTAGE – Leur (petite) entreprise ne connaît pas la crise. Avec 280 marques de luxe à leur portefeuille, ces commerçants d'origine syrienne, installés à Dubaï, sont repartis plus d'une fois de zéro, malmenés par les aléas politiques du Moyen-Orient.
Par Nicole Vulser, envoyée spéciale à Dubaï
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Clinquant, vous avez dit clinquant ?? Dubaï n'usurpe pas sa réputation d'irrésistible aimant de tous les fanatiques du shopping au Moyen-Orient. Une longue promenade dans le plus grand centre commercial de la ville, Dubai Mall - situé sur un ancien camp militaire -, suffit à convaincre les plus sceptiques. Là-bas, la crise, c'est de l'histoire ancienne et consommer est redevenu un sport national. "On ne s'attendait pas à une reprise aussi rapide", affirme Patrick Chalhoub, à la tête, avec son frère Anthony, du seul groupe de luxe régional du Moyen-Orient, présent dans quatorze pays. Cette entreprise familiale qui compte 6 300 employés détient un impressionnant portefeuille de 280 marques de luxe dans trois domaines : la mode, la beauté et les arts de la table. Dans son catalogue, Louis Vuitton, Dior, Fendi, Paul Smith, Ralph Lauren, Coty, Puig, Sephora, Christofle, Baccarat, Swarovski, etc. Ces alliances avec les marques prennent différentes formes : des co-entreprises, des franchises, des contrats de distribution... Outre leur présence tentaculaire dans le domaine du luxe à Dubaï, c'est aussi l'histoire de la famille Chalhoub qui fascine. Une véritable saga.
Damas, 1955. Le père des actuels dirigeants, Michel Chalhoub, est le premier à importer du luxe made in France au Moyen-Orient. Il livre des couverts Christofle à des familles fortunées jusque-là habituées à manger avec leurs doigts. Et leur vend des Rolex ou du parfum Patou... Mais les aléas politiques vont obliger les Chalhoub à tout reconstruire par trois fois. En 1965, des lois