La famille dans hernani et ruy blas
Table des matières
1. Introduction 1
2. Le couple
1. La reine : sans roi et sans mari 3
2. Le vieillard et doña Sol : obligations familiales 5
3. La passion romantique : amour sublime et monstrueux 7
3. Fraternités
3.1 Le double fraternel : porteur d’une fatalité mortifère 11
3.2 Retrouvailles : de « vrais » frères 13
3.3 Relations familiales au service du pouvoir : les cousins et la cour 14
4. Paternités
4.1 Le poids du passé : le père revenant 17
4.2 Une question d’honneur : des ancêtres témoins 19
4.3 La transformation de don Carlos en Charles Quint 20
5. Conclusion 23
1. Introduction
« Famille qui s’en va ! » (390) s’exclame Ruy Blas à propos de la famille royale, ce qu’on pourrait également dire de la totalité de la pièce éponyme ainsi que d’Hernani. La famille semble presque absente dans les deux pièces de Victor Hugo. Le couple royal est en crise, les femmes jouent un rôle mineur. Elles sont l’objet du désir, sans droit à la parole ; les mères sont complètement absentes. Le frère trahit le frère, et les ancêtres enferment leurs fils dans un passé sans issue. L’attachement au passé, la dominance de la vieillesse et la liaison étroite avec la mort mettent en question la cellule de base de l’organisation sociale, garante de la pérennité ; les valeurs familiales sont renversées. Écrit en 1829, Hernani est une pièce de la Restauration. L’absence des structures familiales reflète la gérontocratie de cette époque, à laquelle s’oppose l’individu, contraint par des conditions sociales rigides. Le héros romantique ne parvient pas à réaliser sa passion et son génie, mais reste attaché à la place qui lui est attribuée par la société. Il en va de même pour Ruy Blas, dont la pièce éponyme est créée en 1838. Victor Hugo y peint deux images de la monarchie décadente : une cour corrompue et un aristocrate bouffon et