Honoré de Balzac et Eugène Fromentin sont deux écrivains du XIXe siècle. Suivant le courant romantique de l’époque mais se démarquant un peu des autres, les oeuvres de ses deux auteurs porteront sur une observation scientifique et plus objective de la réalité. Balzac sera d’ailleurs considéré comme étant le grand précurseur du réalisme suite à l’ampleur et l’exactitude de ses multiples observations. Les deux oeuvres que nous étudierons portent sur la femme fatale, sujet de prédilection chez les poètes et romanciers de l’époque. Dans les extraits «Le premier baiser» et «Une jeune mariée», nous remarquerons que la femme séduit l’homme, ce dernier s’attache à elle et se fait ensuite repousser. La femme séduira l’homme par son charme et à travers ses gestes. L’homme, quant à lui, sera repoussé car il ne partagera pas les mêmes sentiments que la femme.

Dans un premier lieu, il est possible de déceler le jeu de séduction de la femme. Dans les deux extraits, elle se sert de ses gestes afin de pièger l’homme. Elle se pose «près de [lui] par un mouvement d’oiseau qui s’abat sur son nid, aussitôt [il] sentit un parfum de femme» (Le premier baiser, l.8-9). Cette métaphore assimile le mouvement de la femme à celui d’un oiseau qui se pose doucement et légèrement dans son nid afin de ne rien déplacer ou endommager. En exécutant ce geste inhabituel, lent et doux, elle dégage une certaine sensualité. L’odeur de son parfum lui permet d’attirer subtilement l’attention de l’homme qui semble fasciner par ce mouvement délicat. Après un bref moment de gêne, «elle rougit un peu, sembla frissonner des épaules, comme si subitement elle avait froid [...] [elle] prit une écharpe de dentelles, et le plus naturellement du monde elle s’en couvrit» (Une jeunne mariée, l.21 à 25). Elle effectue ce geste par pudeur et non pour se réchauffer. Cette façon d’agir séduit l’homme, qui interprète cette décision comme un acte de condescendance. Elle se laisse désirer tout en restant réservée.