La ferme des animaux
Le récit s’ouvre dans la porcherie de la ferme où se sont rassemblés tous les animaux. Chacun écoute avec beaucoup de respect le discours de Sage l’Ancien, un vieux cochon proche de mourir.
Devant son auditoire silencieux, le personnage critique abondamment la domination des hommes qui, pour survivre, exploitent leurs bêtes et le labeur épuisant qu’elles fournissent. Sage l’Ancien expose à ses compagnons le rêve qu’il fait d’un monde nouveau dans lequel les animaux se seraient affranchis du pouvoir pesant de leurs maîtres et conduiraient eux même leur propre existence. La réflexion de l’ingénieux cochon va plus loin encore puisque celui-ci explique à chacun les grandes lignes d’une théorie philosophique inédite jusqu’alors, dont l’aboutissement ultime réside dans libération de l’animal : l’Animalisme.
Au-delà des paroles de Sage l’Ancien et d’une situation somme toute comique, l’auteur délivre un message politique bien réel.
Sous les traits du brillant cochon se dissimule Karl Marx (1818-1883), intellectuel talentueux, artisan de la pensée communiste. Scandalisé par les abus des sociétés capitalistes, l’homme dénonce la condition misérable des ouvriers européens exploités pour l’enrichissement personnel de la bourgeoisie. Il imagine un monde libéré des inégalités de classe : le prolétariat aurait pour lui la gestion des moyens de production et déciderait seul de sa destinée.
Le parallèle est ici évident : aux idées de l’Animalisme exposées par Sage l’Ancien à ses compagnons d’infortune répond dans la réalité des faits la profession de foi du Communisme que Karl Marx répand chez les ouvriers.
Chapitre n°2.
Orwell consacre le second chapitre au récit de la révolte des Animaux. Avant d’en venir aux évènements, l’écrivain s’attarde sur la situation dramatique dans laquelle se débat la ferme : le propriétaire des lieux, Monsieur Jones, passe le plus clair de son temps à se saouler. Trop ivre pour s’occuper de son exploitation, il délaisse ses bêtes