la ficelle Guy de Maupassant
Étude du personnage principal
Il est évident que Maître Hauchecorne ne possède pas les qualités d’un héros classique comme le courage, la force et l’intelligence. Il est plutôt un antihéros. C’est une figure marginale, même son prénom est dévalorisant : ( hauche /hocher et cornes), qui ravale le personnage à l’état d’une bête de somme. Maître Hauchecorne n’est pas susceptible de prouver son innocence. Il devient une victime d’une société cruelle et indifférente. Dans ce récit sombre et macabre, Maupassant dévoile d’une manière choquante le poids du groupe sur l’individu. Il critique la brutalité affreuse des hommes envers les membres faibles et vulnérables qui ne savent pas se défendre.
Maître Hauchecorne est également victime de son milieu : il mène une vie de bête ; il est atteint de rhumatisme ; il est conditionné par le travail dur et fatigant. Il est surtout victime du destin, de la malchance. Il est vu au moment où il ramasse la ficelle par son pire ennemi Maître Malandain. Ce vieil homme est la proie de ses propres défauts : curieux, cupide, économe et incapable de se défendre. Dans les dialogues, il se contente de phrases très courtes, voire inachevées. Il n’a pas le pouvoir du discours ; l’argumentation et la logique lui font défaut.
Le personnage est présenté faible, dépouillé de tout secours qui puisse faire autorité face à la tyrannie sociale. Son unique soutient s’avère être en effet le récit itératif. Il y recourt de manière presque systématique pour prouver son innocence et pour intégrer de nouveau le centre du groupe social ; cependant les opposants du personnage sont multiples : le maire, Malandain, le brigadier, les plaisants … sont autant de facteurs qui œuvrent pour la condamnation du personnage et son rejet du groupe social.
Les adjuvants quant à eux sont rares : seul le récit de la ficelle trouvée s’offre à Hauchecorne à chaque fois qu’il est confronté aux scrupules de la société. A chaque fois qu’il