Au XVIIe et XVIIIe siècle naquirent des idées nouvelles qui furent apporter par des écrivains-philosophes tels que Voltaire ou Montesquieu : la philosophie des lumières. Depuis à présent trois siècles, les mouvements littéraires se suivent, et même s’ils ne se ressemblent pas forcément, ils ont systématiquement le même objectif : convaincre et persuader le lecteur. Pour parvenir à ces objectifs, les auteurs utilisent la fiction, une invention qui reflète un message précis, le plus souvent une critique. Nous allons donc nous demander dans quelle mesure cette fiction littéraire est apte à convaincre ou à persuader le lecteur. Pour ce faire, nous étudierons en premier lieu l’efficacité du point de vue de l’auteur, puis l’efficacité du point de vue du lecteur, avant de s’attarder sur les limites de ce procédé d’écriture.

Principalement pendant cette période du siècle des lumières, l’objectif majeur des auteurs est de critiquer la société. Mais étant dans l’incapacité de l’exprimer directement à cause de la censure, les auteurs utilisent donc la fiction. On peut donc retrouver toutes sortes de critiques faites indirectement, par exemple dans Lettres persanes de Montesquieu avec la critique du système monarchique, ou encore dans Candide de Voltaire avec la critique de la philosophie de Leibniz ou de la religion. De nos jours, c’est principalement les guerres mondiales et leur atrocité qui sont critiquées, par exemple dans Le rapport de Brodeck de Claudel ou encore dans Etoile errante de Le Clézio. Cette fiction permet donc aux auteurs de prendre toute la liberté qu’ils souhaitent pour écrire et donc d’utiliser des thèmes variés pour leur critique. Il est vrai que le message que les auteurs veulent faire passer est important. Mais ceux-ci cherchent également à gagner leur vie, logiquement. Pour ce faire, il faut intéresser le lecteur et le divertir : la lecture est pour les lecteurs un moyen de se détendre, de faire fuir les sentiments réels et rentrer dans la