C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul à savoir qu'il s'appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont morts autour de lui." Il n'a pu emporter avec lui, outre la petite fille de six semaines, que quelques vêtements usagés, une photographie que la lumière du soleil a presque entièrement effacée et un sac de toile dans lequel il a glissé une poignée de terre. Les parents de l'enfant étaient les enfants de Monsieur Linh, morts dans la guerre qui fait rage depuis des années dans son pays. Le voyage dure longtemps. Le pays où il arrive est étrange et étranger. Pour celui à qui la mort à tout pris, qui n'est plus rien, qui se trouve à des milliers de kilomètres d'un village qui n'existe plus, seule compte la survie de l'enfant. Un jour où il consent à vaincre ses réticences et à sortir du dortoir pour réfugiés où il a été placé, il fait la rencontre de Monsieur Bark, un homme aux mains de géant avec qui il noue une solide amitié. Malgré la barrière de la langue, leurs rencontres quotidiennes sont pour le vieil homme comme un retour à la liberté. Jusqu'au moment où il est rattrapé par la réalité…
Narration sans aspérités, portraits tendrement tracés, personnages à qui l'on s'attache avec passion : "La Petite Fille de Monsieur Linh" est un roman d'amitié qui rend confiance dans la vie et dans une littérature qui sait remarquablement