La fin de la biopolitique chez michel foucault par bernard andrieu
Le corps vivant échappe par sa nature aux sciences de l’homme qui doivent, dès le rêve, reconnaître au sommeil : Binswanger, avait su, contre Freud, retrouver ce lien entre psychologie et physiologie dans une « anthropologie de l’imaginaire » 1. L’opposition de la médecine mentale et de la médecine organique produit une description évolutive de la maladie tant chez H. J. Jackson, P. Janet et S. Freud. En 1962 les Presses Universitaires de France 2 rééditent sous un nouveau titre Maladie mentale et psychologie, une version considérablement remaniée d’un ouvrage publié en 1954 dans la collection « Initiation philosophique » dirigée par Jean Lacroix sous le titre Maladie mentale et personnalité. Pierre Macherey 3 a consacré une étude fondamentale à l’explication de ce passage de la personnalité à la psychologie.
1 . Michel Foucault, Le Rêve et l’Existence, dans L. Binswanger, Paris, Desclée de Brouwer, 1954, p. 1(...)
2 . Michel Foucault, Maladie mentale et personnalité, Paris, PUF, 1954. Republié sous le titre Maladie(...)
3 . Pierre Macherey., « Aux sources de L’Histoire de la folie. Une rectification et ses limites », Cri(...)
4 . Op. cit., 1954, p. 16 et 17.
5 . Ibid., p. 103.
3Dans la version de 1954, Michel Foucault affirme, dans le droit fil du travail sur Binswanger, combien « la pathologie mentale doit s’affranchir de tous les postulat abstraits d’une métapathologie » afin de découvrir la vérité effective et concrète de l’homme. En ramenant la maladie à ses « conditions réelles » 4, Michel Foucault exige la nécessité de dépasser les diverses psychologies dans le sens de la reconstitution de la réalité humaine. L’existence personnelle du malade personnalise la maladie et on peut situer le pathologique à l’intérieur de la personnalité dans une sorte de rapport réel de détermination. La personnalité serait la structure intime de la pathologie. La maladie a des conditions qui ouvrent la possibilité d’une explication