La fin de la crise de mai 68
Nous avons ici deux documents écrits par Michèle Cotta sur la fin de la crise de mai 1968. Michèle Cotta est une journaliste française née en 1937. Diplômée de l'Institut d’études politiques, docteur en sciences politiques, élève de René Rémond, elle a débuté sa carrière de journaliste politique à Combat où, pigiste, elle obtient la première interview événement de François Mitterrand depuis l'affaire de l'Observatoire, puis, à L'Express où elle est embauchée par Françoise Giroud. En 1968, Michèle Cotta, en tant que journaliste va donc pourvoir observer les évènements de mai 1968 et les rapporter dans son ouvrage Cahiers secrets de la Vème République, tome 1 (1965 – 1977), où l’on retrouve les deux extraits que nous allons commenter. Au début de mai 1968, personne ne pouvait prévoir qu’allaient se succéder en un an une grave crise sociale puis politique où les pouvoirs publics faillirent sombrer. En effet, depuis dix ans, le pays connaît une stabilité gouvernementale assurée par les soins d’une Constitution largement approuvé par les citoyens. Les institutions mises en place en 1958 fonctionnent correctement, Charles de Gaulle est Président de la République et Georges Pompidou est premier ministre depuis 1962. Enfin le pouvoir en place dispose d’une majorité infime mais stable après les législatives de 1967. D’autre part le rayonnement de la France est perceptible sur tous les Continents, de Gaulle se fait le champion de la souveraineté nationale face aux deux grands : URSS et Etats Unis. Sur le plan économique, le franc apparaît comme l’une des plus solides monnaies du monde et les chiffres de consommation témoignent de niveaux de vie sans cesse améliorés. Cependant, il existe des facteurs de perturbation et de tension, à l’étranger d’abord où une contestation s’est développée sur les campus américains dans le contexte de l’opposition de la jeunesse américaine à la guerre du Vietnam, la crise est donc une crise