La flûte enchantée
« Par la force de la musique, nous avançons joyeux au travers de la sombre nuit de la mort ».
Par la force de sa musique le Frère Mozart nous invite à participer, joyeux, à un parcours maçonnique par les moyens d’un opéra féerique ; à vivre son parcours intérieur, son indéfectible fidélité maçonnique extériorisée sans complexe, son bonheur d’être maçon, sa plus parfaite sincérité à l’égard de son Ordre, son espérance en l’homme et en l’humanité, ses craintes aussi devant la montée des premiers signes de rejet de la maçonnerie après le début de la Révolution française. Il mêle talentueusement et passionnément amour, poésie, complot tortueux et fin heureuse. Une œuvre à tiroirs où chacun puisera le niveau de lecture qu’il lui conviendra : de la mélodie ciselée du conte musical au propos maçonnique habilement tourné pour mettre en éveil le spectateur attentif, en passant par l’humour à la limite du vulgaire des théâtres populaires de son temps .
Nous cheminerons avec Mozart et sa musique pendant environ 40 minutes. Il n’est pas aisé de mettre en perspective le texte du livret historiquement chanté en allemand et le tracé de cette planche. J’ai essayé de m’y employer du mieux possible. Je vous proposerais d’abord un contexte historique et des conditions d’exécution de l’œuvre puis un bref aperçu de la Flûte Enchantée et de la vie maçonnique de Mozart enfin au travers de la construction et des interactions des personnages quelques éléments de lecture concernant Tamino et Papageno, tous deux en recherche, si proches et si différents.
Contexte historique et des conditions d’exécution de l’œuvre :
En ce 30 septembre 1791, date de la première représentation de la Flûte, il reste cinquante jours avant que Mozart ne s’alite pour le dernier de ses combats, soixante six jours avant son trépas. Si l’on devait relever une œuvre parmi toutes celles écrites à la fin de sa vie pour lui donner le titre de testament mozartien, la Flûte pourrait, je dis